Dégâts des pigeons : mieux connaître l’oiseau.
Attaque des fientes acides sur les murs et les toits des bâtiments publics, dégradation du patrimoine, explosion des populations, transmission de maladies. Le pigeon déchaîne les passions. Ceux qui disent « patrimoine », « bâtiment », voudraient que tout redevienne propre et pour cela éradiquer l’espèce. Ceux qui disent « protection des animaux » voudraient au contraire que tout ce qui est vivant ait la priorité sur les traces de notre histoire.
Apaisons les esprits, n’oublions pas, qu’en réalité, dans une ville, tout vit : les habitants, les pigeons mais aussi, d’une certaine façon, les murs et les toits. Alors organiser la cohabitation ? Il y a des solutions, encore faut-il bien connaître l’oiseau.
Dégâts des pigeons : quand le découragement ne sert à rien
« Même le chat de ma voisine ne suffit plus à éloigner les pigeons de chez elle ». Voici le genre de remarques que l’on trouve sur les forums consacrés au sujet sur internet. Des remarques de locataires quelque peu désespérés face aux dégâts causés par les concentrations de l’espèce volatile dans leur quartier.
Les nuisances causées vont de la nuisance sonore provoquée par les roucoulements jusqu’à la dégradation du bâti en raison des excréments qui bouchent les conduits d’aération ou d’évacuation, provoquant des accumulations d’eau et des fuites, corrodent le zinc des toitures et abîment la pierre des façades en raison de leur acidité.
Pire : ces déjections se transforment très vite en un humus fertile. De petites plantes s’y installent dont les racines s’introduisent dans les fissures et tout ce que le bâtiment offre de poreux. Ces racines, au bout d’un moment, exercent une pression qui effrite la pierre ou la brique et accélère le vieillissement du bâti. Oui, le pigeon peut finir par détruire nos murs !
Mieux vaut prévenir que guérir.
Mieux vaut prévenir que guérir. Bien sûr tout élu, confronté au problème pense à cette petite phrase, soit que des habitants ou responsables de co-propriétés viennent s’adresser à lui parce qu’ils se voient démunis, soit que ses propres bâtiments publics sont victimes de dégradations provoquées par l’animal.
Aussitôt dit, il se précipite sur internet et sur les différents avis concernant les solutions à adopter et tout lui paraît alors contradictoire et surtout démoralisant.
On pourrait avoir le sentiment qu’il n’y a aucune solution. Que le pigeon se comporte comme un oiseau du film d’Hitchcock. Qu’il revient vous attaquer dès qu’il se sent rejeté. Que vous n’en viendrez jamais à bout.
Ce qui donne ce sentiment, c’est que la lutte contre les dégradations des pigeons oblige à bien comprendre l’oiseau et les sentiments contradictoires qu’il projette sur les habitants.
Il faut donc étudier la configuration la pire, celle où la population se divise en deux camps, les pro et les anti-pigeons, de la configuration la plus courante, celle de premiers symptômes qui peuvent être traités au plus vite, et ce, durablement.
Pigeons des villes, qui es-tu ?
Le pigeon qui envahit nos villes est un pigeon particulier. C’est le pigeon Biset (columbia livia). C’est ce même pigeon que l’on a domestiqué pour la course (pigeon voyageur) et que l’on a abrité dans les colombiers qui ont permis à de nombreux architectes d’exprimer leur talent depuis le moyen âge.
Ce pigeon aime nicher dans les anfractuosités (falaises, grottes) : il adore donc nos clochers, nos campaniles, les sculptures de nos cathédrales, les petits recoins au-dessus de nos balcons, etc. Il s’est depuis longtemps habitué aux êtres humains.
Domestiqué, on l’a dit, il a su cultiver une image positive. Il fait partie des cartes postales de la place Saint-Marc de Venise et de la légende de tant d’autres lieux célèbres de Beaubourg à Montmartre, en passant par Berlin.
Pigeons Biset : un compagnon indispensable
Résultat : il est devenu le compagnon indispensable de nombre de personnes âgées ou d’amoureux des animaux et des oiseaux qui le nourrissent. Cela l‘a rendu encore plus perspicace que les logiciels de reconnaissance faciale. Des expériences ont été faites avec des humains habillés différemment les uns les nourrissant de façon bienveillante, les autres les chassant de manière agressive. Le jour où les humains interchangeaient leurs vêtements, les pigeons continuaient de se rassembler près de l’humain au visage bienveillant.
En outre, il s’adapte mieux que les autres espèces à la pollution urbaine. Ainsi, les pigeons Biset à plumes noires se multiplient au détriment de leurs congénères à plumage clair. Le noir augmente leurs chances de survie.
Bref. Il ne faut pas voir le pigeon Biset comme un animal sauvage égaré en ville comme un quelconque sanglier attiré par le parfum de nos poubelles. Celui-ci s’en ira si l’on élimine le parfum alléchant. Celui-là est au contraire bien chez lui en ville. La ville est son véritable milieu naturel à lui.
On ne le trouve pas à la campagne. Il ne sait pas s’y adapter.
Voilà pourquoi, entre autres, le pigeon Biset trouvera chez les naturalistes de nombreux défenseurs.
Leurs associations vont voir les maires, leur expliquent pourquoi il ne faut pas piéger ni tuer ces animaux. Et pourquoi la nature a aussi besoin de cette biodiversité-là : la ville et des pigeons.
Ainsi donc, la situation la pire dans laquelle peut se retrouver un élu se résume au cas de figure ci-après :
- Des pigeons occasionnant de nombreux dégâts sur un clocher ou un bâtiment historique en hauteur
- Des riverains qui se plaignent des concentrations de populations de pigeons (co-propriétaires en colère, dégradations sur les immeubles, nuisances sonores, etc.)
- Des parents d’élèves se plaignant des risques de transmission de maladies à causes des pigeons venant jouer dans les cours d’école
- Et de l’autre côté des défenseurs des animaux qui sont prêts à porter plainte contre la mairie en cas d’intervention.
Quelles solutions ?
Paradoxalement, c’est auprès d’une association de protection des oiseaux que l’approche la plus intelligente pour gérer une telle situation est proposée.
La Ligue de Protection des Oiseaux, très sensible à la biodiversité, résume bien la situation.
“Le statut du pigeon de ville se trouve dans un vide juridique : l’espèce n’est ni domestique, ni chassable, aucun droit ne lui est rattaché (res nullius), explique l’association. Il est cependant interdit de le nourrir ou encore de favoriser sa nidification au nom des articles 26 et 120 des règlements sanitaires départementaux. Par conséquent, seuls les maires, par leur devoir d’assurer la salubrité publique, peuvent décider d’intervenir afin de réguler les populations en prenant des mesures spécifiques.”
Et l’association de préconiser d’installer bien entendu des protections sur les toits des bâtiments (voir ci-après) mais pas seulement. Elle préconise aussi l’installation de nichoirs pour favoriser la présence du faucon pèlerin (Falco peregrinus ), prédateur naturel du pigeon biset. Encore faut-il qu’il s’agisse d’une zone où il est observé. Ou encore d’installer des pigeonniers publics, qui permettront d’attirer les pigeons, de les laisser s’y installer et d’éliminer les œufs qui y seront pondus, afin de réguler la population.
Dans les cas les plus courants
Mais on l’a dit, ceci correspond aux situations les plus difficiles et les plus conflictuelles.
Dans la plupart des cas, les protections sur les toits suffiront et auront un effet dissuasif. Et ce, avant que la situation empire et ne mène aux conflits évoqués ci-dessus.
C’est l’approche que nous avons à Servitas, où les solutions que nous mettons en œuvre sont tout à fait en accord avec les recommandations de la LPO (elles ne font aucun mal aux animaux) et sont très efficaces.
Ainsi, les systèmes à pics , les fils tendus, les filets ou les systèmes à électro-répulsion sont totalement adaptés car ils ne blessent pas les pigeons.
Leur principe ne consiste pas à les traumatiser avec des décharges ou des désagréments “dont ils se rappelleront toute leur vie”. Rien à voir avec le principe d’une bonne raclée dont ont toujours peur les défenseurs des animaux.
Leur principe consiste au contraire et tout simplement à “fermer les pistes d’atterrissage”, comme on le dit dans le métier. Il s’agit de rendre impossible au pigeon le fait de se poser là où l’on ne veut pas qu’il se pose, et encore moins d’y nicher.
Comme, dans la nature, une branche qui ploierait sous ses pattes ou un espace qui ne serait pas en mesure de le recevoir.
Ainsi dans le cas des pics, ou picos, le dispositif se compose d’une barre, et de plusieurs rangées de tiges en acier inoxydable, qui peut se coller ou se clouer. Ces pics génèrent un effet ressort et il n’y a donc aucun risque d’empalement, comme on le croit trop souvent. Il y a juste pour l’oiseau la perception que … ce n’est pas un endroit où se poser.
Autres solutions
De la même façon, on peut être amené à poser des filets pour protéger des clochers ou des campaniles. Il ne s’agit pas dans ce cas de filets pour capturer l’animal, c’est tout le contraire : il faut éviter que cela se transforme en piège. Le maillage et la pose sont donc totalement conçus pour éviter que l‘oiseau se blesse et se prenne dans le dispositif.
Il faut donc pour obtenir cela un travail assuré par des professionnels de l’intervention en hauteur ayant une excellente connaissance des habitudes du pigeon Biset. C’est le cas de nos équipes formées à l’installation et l’entretien de ces dispositifs.
D’autres questions sur le pigeon Biset ? Appelez-nous, nous avons quantité d’anecdotes à son sujet.
SERVITAS est votre partenaire sur tout le Val d’Oise et les Yvelines pour type intervention en toiture. Contactez-nous au 01.30.17.18.54