Quand il y a fuite et fuite ou comment distinguer une vraie fuite d’un pont thermique

S'agit-il vraiment d'une fuite sur le toit ?

 

Avoir de l’eau au plafond, sur un mur ou qui fait se gondoler le sol n’est jamais rassurant. Or, s’il arrive très souvent que l’origine de cette eau soit une fuite liée à la toiture, elle peut avoir de nombreuses autres causes que l’on ne soupçonne pas toujours. La recherche d’une fuite est un peu comme une enquête policière. D’ailleurs, il semble que Docteur Watson ait entendu Sherlock Holmes dire, à l’occasion d’une affaire complexe : « vous savez, Watson, il y a fuite et fuite… »

Premier cas de figure classique de notre série « fuite et fuite » : la confusion entre la fuite et le pont thermique. 

 

Et si votre fuite était en fait un pont thermique ?

Voir de l’eau apparaître dans un appartement ou une maison peut être le signe d’une infiltration et d’un défaut sur la toiture. Mais cela peut aussi signifier qu’un pont thermique s’est formé à l’intérieur de  l’habitation.  Autrement dit : une humidité persistante qui n’a rien à voir avec la toiture s’est installée à l’intérieur de la maison ou de l’appartement et provoque des effets comparables à ceux d’une fuite.

Derrière cette notion de pont thermique se cachent en fait les trois variables-clés qui jouent en matière de confort thermique de l’habitat : la température ambiante, l’isolation thermique et la ventilation 

 

Si l’un de ces éléments est déficient, il peut se créer une humidité visible dans l’appartement,  et ce, à partir de petits détails du quotidien. Un aquarium dans la pièce, le linge qui sèche à l’intérieur, sans déshumidificateur, voire l’arrivée d’un bébé dans la maison… Lorsque les parents dorment avec une personne de plus dans la même pièce, ils rejettent naturellement plus d’humidité – surtout si le bébé y dort la journée aussi – en outre, on a tendance à ne plus aérer autant la pièce, pour ne pas donner froid au nourrisson.

 

Il suffit d’un bébé dans la maison

 

moisissures au plafond

                                                 Cela n’a rien d’une anecdote : c’est une cause d’aggravation de l’humidité fréquente. 

 

Il suffit parfois d’un détail de cet ordre pour générer des gouttelettes au plafond ou aux murs, et de la moisissure qui finit par inquiéter.
Et finalement, la plupart du temps, ça ne vient pas du toit !

Cette eau est un symptôme du pont thermique, qui se traite plus facilement qu’une fuite.  

Le problème, c’est que, souvent, on peut se tromper et identifier le mauvais facteur. Croire que la tache au plafond est liée à une tuile qui a bougé lors de la précédente tempête, faire réparer le toit, voir la tache au plafond se maintenir, accuser l’artisan qui a fait la réparation, etc. Un cercle vicieux de mécontentement s’installe là, où il aurait fallu bien comprendre et bien observer le phénomène. Poser la bonne question pour éviter de faire la mauvaise réponse.

 

Qu’est-ce qu’un pont thermique ?  

Moisissures dans un appartement d’immeuble mal ventilé et insuffisamment isolé.

 

Un pont thermique se reconnaît aux traces de moisissures qui s’installent dans les recoins les plus froids des murs ou des plafonds. Il se crée des champignons et des gouttelettes d’eau dans les endroits les moins bien isoles de la maison. 

 

Dans un espace mal isolé – on s’en rend compte très rapidement en automne et en hiver où le froid et l’humidité s’installent – on a tendance à surchauffer une pièce, voire toute la maison. On réchauffe ainsi les murs, qui sont normalement constitués d’une protection isolante et du béton, et on repousse le froid et l’humidité à l’extérieur. C’était d’ailleurs typique des constructions des années 1960-70, on chauffait à toute puissance pour compenser le manque d’isolation thermique.

Résultat, on pouvait parfois apercevoir de la moisissure sur l’extérieur des immeubles, mais pas à l’intérieur.  

 

Quand on ne surchauffe pas

Si l’on ne sur-chauffe pas l’appartement, à l’inverse, la température ambiante à l’intérieur de l’appartement va souvent flirter avec la température du point de rosée. Cette température est, à une pression atmosphérique et des conditions d’hygrométrie données, la température exacte où l’eau contenue dans l’air se transforme en liquide et forme donc des gouttelettes.
Une bonne isolation sait éviter cela : elle ne laissera aucun pont thermique (voir schéma).

Seulement voilà. Même en matière d’isolation thermique, la perfection n’existe pas. Et souvent, on ne repère ces ponts thermiques qu’avec un changement d’habitude dans le logement, on se met à chauffer moins, on laisse le froid s’installer, et ne peut pas voir que certaines parties de mur ou de plafond atteignent cette température de point de rosée, à cause de ces ponts thermiques qui n’ont pas été traités.

On peut ajouter à cela l’effet des fenêtres bien isolées (PVC ou autre), qui ne laissent plus passer l’air comme les anciennes fenêtres en bois, et qui, une fois fermées, verrouillent l’espace et y enferment l’humidité comme dans une bouteille thermos…  

 

Il faut donc penser à aérer régulièrement toutes les pièces, et s’assurer que les pièces humides (salle-de-bains, cuisine) ont une bonne VMC (système d’aération).  

 

pont thermique

 

Que fait on dans ce cas-là ?  

 

Évidemment, si on ne fait rien, les champignons restent, les gouttelettes aussi, et les asthmatiques continuent à faire de l’asthme.

Refaire l’isolation, améliorer ou installer une aération et le système de chauffage… Autant de solutions à mettre en oeuvre dans ce cas, avant de refaire la toiture ou d’investir dans une peinture anti-humidité pour re-décorer la pièce touchée.

Autant de fausses solutions qui n’empêcheront pas l’humidité de revenir, et les champignons avec, puisque  tout le problème vient de l’intérieur.  

Dans 10% des cas, un pont thermique peut être renforcé par la présence d’une infiltration, et  transformer le tout en véritable éponge.
Un bon expert qui prend le temps du diagnostic le repérera immédiatement.  La méthode Sherlock Holmes, encore une fois.

 

Une vraie fuite : à quoi la reconnaît-on ?  

 

S’il ne s’agit pas d’une gouttière pleine qui déborde et inonde le mur (très fréquent sur les vieux bâtiments), d’un problème de plomberie ou de sanitaires en mauvais état, c’est peut-être une vraie infiltration.  

 

Une vraie fuite laisse des traces souvent significatives.

Sur une plaque de type BA 13, par exemple, le plâtre ou la peinture gonflent et se marquent d’auréoles. Le plafond se déforme, un sol gondole, des fissures peuvent se former et surtout, des fuites se produisent à chaque pluie ou presque.

Ce genre de scénario est, pour un diagnostiquer, une sorte de cas idéal. Mais tous ne sont pas aussi simples.

 

D’où vient une vraie fuite ?  

 

Dans le cas d’une fuite, il faut mener une véritable enquête et en tracer l’origine.

Les a-priori sont extrêmement dangereux. Nous avons coutume de dire, chez Servitas, que si l’on monte chercher quelque chose sur un toit, on trouve toujours quelque chose.

Et l’on croit avoir trouvé. Alors même que nous savons que l’origine exacte d’une fuite est souvent plus complexe qu’il n’y paraît.  

Technicien SERVITAS en recherche de fuite

 

Un bon expert vous posera des questions précises pour déterminer par où et dans quelles conditions entre l’eau de pluie. Quand se produisent les infiltrations ?

Y a-t-il du vent ? D’Est ou d’Ouest ?

Car il peut arriver que de l’eau s’infiltre lorsque le vent est violent et qu’il pleut de biais, presque à l’horizontale. Ce qui est totalement différent d’une fuite parce qu’un toit plat manque d’étanchéité, par exemple.   

 

De fait, il existe de très nombreuses causes possibles pour des fuites… Une fuite simple, comme avec une tuile cassée, et des fuites complexes comme par capillarité, ou par débordement, quand il pleut tellement que les chéneaux et gouttières n’ont plus la capacité d’absorber, des fuites liées à des négligences d’entretien, des noues si encombrées qu’elles débordent ; des fuites par usure des matériaux ou à cause de malfaçons… Ce dernier cas étant de plus en plus fréquent : avec le réchauffement climatique, le Nord et le Sud subissent les mêmes types d’orages, mais les constructions situées au nord de la Loire n’ont pas été conçues pour les supporter.

 

Fuites de balcon

D’ailleurs, il existe aussi des fuites de balcon, liées aux eaux de pluie ! Avec une mauvaise étanchéité entre le balcon et la façade, l’eau s’infiltre sous la fenêtre et ruisselle sous le plancher.  

Mauvaise étanchéité des balcons

Autre subtilité de la fuite : elle ne provient pas forcément de l’endroit où vous l’attendez. L’eau suit le chemin qu’elle trouve. Elle peut donc entrer par un espace entre deux tuiles, des câbles, un conduit d’aération mal étanché. Puis elle gonfle la laine de roche ou de verre qui joue le rôle d’isolant et la retient jusqu’à en déborder, et elle ruisselle en suivant un rail de plaque de plâtre ou un câble, et goutte là où elle trouve un espace.  

 

C’est pourquoi une fuite est si complexe à tracer, et nécessite une enquête approfondie. Alors, si vous repérez des signes évidents de fuite, pensez à noter toutes les circonstances qui l’ont accompagnée, car vous êtes un élément clé de l’investigation ! 

 

 

 

 

Suspicion de fuite ?   SERVITAS est à votre disposition pour vous aider à diagnostiquer ce dont il s’agit. Appelez-nous vite.